| | Pur bonheur, pur extase. | |
| | Auteur | Message |
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Suika
Messages : 38 Date d'inscription : 13/07/2012 Age : 29 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Pur bonheur, pur extase. Lun 16 Juil - 16:21 | |
| - Citation :
Une fois encore, je me sentais seule. Seule et sans attaches. Orpheline depuis mon plus jeune âge, je n’avais jamais connu le bonheur que d’avoir une famille. Serait-ce seulement un jour possible ? J’en doutais. Lorsqu’on atteint l’âge adulte, plus personne ne veut de vous. Plus personne n’est prêt à accepter un être mur dans sa famille. Ce n’est pas bon. Trop renfermée. Trop peu sociable. Trop petite. Trop maigre. Tous ces mots je les avais vus défilé dans mes oreilles. Et au fur et à mesure, je m’y étais fais. Seul petit extra dans ma vie, c’était la danse. Depuis toute petite j’aimais danser. Jusqu’à en avoir la tête qui vous tournait. Se sentir partir dans un monde étrange, ou seul compte vos pas enchainés l’un après l’autre. Pur bonheur, pur extase. Heureusement pour moi, l’orphelinat avait une salle de danse. Miteuse, mais c’était mieux que rien.
Ce matin en me levant, ce fut à nouveau un esprit embrumé par l’affaissement, la faiblesse, qui me réveilla. Et la seule envie qui me traversait le corps était d’aller danser. Jusqu’à l’épuisement. Faire partir cet état d’isolement, d’angoisse, de tristesse. Plus jeune je pouvais pleurer. Pleurer jusqu’à ne plus avoir d’eau dans mon corps. Mais c’était avant. Aujourd’hui, je n’en avais plus le droit. Être adulte. Cauchemar. Une bouteille d’eau et j’étais en route pour aller chercher cette salle. Salle de mes rêves, salles de toutes mes envies. De part les fenêtres, je pouvais voir qu’il faisait aussi lourd que dans un four. Les nuages étaient bas et gris. Le temps se mettait à la hauteur de mon humeur. Je passais devant les pièces tristes et sombres où bon nombre d’enfants bavardaient. Certains allaient vite être adoptés. D’autres crouleront avec moi. Amusant. J’arrivais enfin face à l’escalier qui me mènerait à l’endroit des rêves. Au loin, j’entendis l’orage faire son entrée. Les lumières vacillèrent, les portes grincèrent. Puis d’un coup violant, la lumière provenant des fenêtres s’assombrit. Nous plongeant dans le noir. Un brouhaha se fit entendre, et des bougies s’allumèrent. Je m’approchai de l’une des grandes fenêtres, regardant au dehors. Le ciel avait perdu toute sa couleur. Et les nuages cachaient le soleil qui essayait de montrer le bout de son nez. A intervalles régulier un éclair zébrait le ciel noir d’encre. Et le tonnerre retentissait quelques temps après. C’était beau. Beau et effrayant.
Tout en frissonnant, je m’éloignais de l’ouverture du mur, et m’élançais en dehors de cet endroit trop étouffant. Je dégringolais les marches qui menaient vers les caves. Quelques instants plus tard, j’arrivais face à une porte de bois brut. Noir et lisse. Une poignée en forme de boule criait ô combien elle avait été étincelante et argentée autrefois. Triste vérité de la vieillesse. J’avançais ma main vers celle-ci, effleurant l’ancien bijou, une boule au fond de la gorge. Ça me faisait toujours cet effet là. J’ouvris alors doucement la porte, entrant dans la pièce encore noire. J’allumais une bougie. Sa lumière se refléta sur les miroirs crasseux. Fermant les yeux, je tentais de m’imaginer un autre monde. Là où tout serait parfait, là où tout serait beau. Lorsque j’ouvris mes yeux une deuxième fois, le spectacle de la magie et de l’imagination avait fait son travail. Dévoilant un spectacle merveilleux. La pièce qui n’apparaissait que pour ceux qui en rêvait. Réalité ou pas, mes yeux observaient des dizaines de petites fontaines entourées de banc en cristal. On entendait faiblement le clapotis de l’eau venant s’échouer sur le fond du récipient. Des lustres de spaths étaient accrochés au plafond et miroitaient sous la lumière que produisaient les bougies accrochées à eux. Le sol était fait de dalles blanches, lisses mais qui ne glissaient pas. Je m’aventurais dans la salle, tournant toujours plus sur moi-même. De petits canapés ainsi que des tables s’étendaient le long des murs gris pâles. C’était magique, féerique. De loin, on entendait toujours l’orage faire son cirque.
La piste de danse était toujours là. Brillant mille feu face à un miroir reconstitué. Je fermais les yeux. M’enivrant de cette ambiance. Une petite musique se fit entendre. Etait-ce mon imagination ou la réalité ? Je n’en savais rien, et peu m’importait. Je me mis à virevolter, faisant danser mes pieds au rythme de la musique. Plus rien ne comptait d’autres que moi. Pour une fois. Moi et cet endroit. J’étais seule une fois encore, mais pour l’avoir choisi. Loin de tout. Loin de ce monde cruel. Loin de la frustration. Loin de l’enfermement. J’ouvrais une dernière fois mes yeux. La salle n’avait pas bougé. Toujours aussi miteuse qu’avant. Toujours aussi sale et sombre. Mais c’était mon endroit. Mon échappatoire. L’imagination. Il n’y avait rien de plus beau.
Danser, jusqu’à en avoir la tête qui vous tournait. Se sentir partir dans un monde étrange, ou seul compte vos pas enchainés l’un après l’autre. Pur bonheur, pur extase.
Et un troisième petit texte ^^ Vos avis ? | |
| | | QueenOfSpades
Messages : 82 Date d'inscription : 14/07/2012 Age : 26
| Sujet: Re: Pur bonheur, pur extase. Lun 16 Juil - 18:00 | |
| Woooow !!!! C'est super bien écrit !!!!! J'adore ^^ | |
| | | Suika
Messages : 38 Date d'inscription : 13/07/2012 Age : 29 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Pur bonheur, pur extase. Lun 16 Juil - 18:33 | |
| Merciiiiiiii :3 | |
| | | Sowana
Messages : 91 Date d'inscription : 30/08/2012 Age : 29 Localisation : France - Var (83)
| Sujet: ^^ Mar 19 Fév - 14:27 | |
| Psssss ! Suika ! Par ici ! Tu sais que Sowana ne t'a pas oublié ? J'espère que de ton côté tu continues à écrire et à faire la correction de L'ombre d'un pétale, que tu avais commencé (j'aime bien faire les choses en une seule fois, donc j'attend toujours la suite moi, hein :p) Et sinon, je poursuis de mon côté, même si c'est forcément plus long qu'avant :/ (problème de temps libre) le commentaire d'un autre de tes textes :P Bref, ton sponsor, compte beaucoup sur toi ! Vivement de tes nouvelles ! Pleins de bisous si tu as bien travaillé. Et si ce n'est pas le cas...privée de dessert :P Commentaire ici : - Spoiler:
Pur bonheur, pure extase.
Une fois encore, je me sentais seule. Seule et sans attaches. (Mettre la suite à la ligne) Orpheline depuis mon plus jeune âge, je n’avais jamais connu le bonheur que d’avoir une famille. Serait-ce seulement un jour possible ? J’en doutais. Lorsqu’on atteint (Lorsque vous atteignez) l’âge adulte, plus personne ne veut de vous (de nous ?). (Je pense que si tu fais une des deux modifications proposées en bleues, tu y gagnes au change, mais à toi de voir :p) Plus personne n’est prêt à accepter un être mûr dans sa famille. (A la ligne : coupure entre le côté général des histoires d’orphelins et sa propre expérience)Ce n’est pas bon : Trop renfermée. Trop peu sociable. Trop petite. Trop maigre. Tous ces mots, je les avais vus (ais entendus) défiler dans mes oreilles. Et au fur et à mesure, je m’y étais (suis) fais(faite) .
- Spoiler:
Le seul petit extra dans ma vie, c’était (c’est) la danse. Depuis toute petite j’aimais (j’aime) danser. jusqu’à en avoir la tête qui vous en tournait (tourne) . Se sentir partir dans un monde étrange, ou seul compte vos pas enchainés les uns après les autres. Pur bonheur, pure extase. Heureusement pour moi, l’orphelinat avait (a) une salle de danse. Miteuse, mais c’était (est) mieux que rien. (Au niveau d’une description d’une passion, je pense que le présent marque mieux « le long terme », l’habitude, la pratique. Même la salle de danse miteuse de l’orphelinat a toujours été là pour la « consoler », et même si pour elle c’est un extra, l’accès à cette salle est un refuge habituel.) Ce matin en me levant, ce fut à nouveau un esprit embrumé par l’affaissement, la faiblesse, qui me réveilla. Et la seule envie qui me traversait le corps était d’aller danser. Jusqu’à l’épuisement. Faire partir cet état d’isolement, d’angoisse, de tristesse.
(Autre paragraphe : fluidité de l’histoire)
Plus jeune je pouvais pleurer. Pleurer jusqu’à ne plus avoir d’eau dans mon corps. Mais c’était avant. Aujourd’hui, je n’en avais plus le droit. Être adulte. Cauchemar. Une bouteille d’eau et j’étais en route pour aller chercher cette salle. Salle de mes rêves, salles de toutes mes envies.
(Pareil)
- Spoiler:
De part les fenêtres, je pouvais voir qu’il y faisait (ferait) aussi lourd que dans un four. (Proposition : tandis qu’à l’extérieur) Les nuages étaient (restaient) bas et gris. Le temps se mettait à la hauteur de mon humeur. Je passais devant les pièces tristes et sombres où bon nombre d’enfants bavardaient. Certains allaient vite être adoptés. D’autres crouleront (crouleraient (pour rester dans l’imparfait)) avec moi. Amusant.
(Pareil)
J’arrivais enfin face à l’escalier qui me mènerait à l’endroit des mes rêves rêvé. Au loin, j’entendis l’orage faire son entrée. Les lumières vacillèrent, les portes grincèrent. Puis d’un coup violent, la lumière provenant des fenêtres s’assombrit, nous plongeant dans le noir. Un brouhaha se fit entendre, et des bougies s’allumèrent. Je m’approchai de l’une des grandes fenêtres, regardant au dehors. Le ciel avait perdu toute sa couleur. Et les nuages cachaient le soleil qui essayait de montrer le bout de son nez. A intervalles réguliers, un éclair zébrait le ciel noir d’encre. Et le tonnerre retentissait quelques temps après. C’était beau. Beau et effrayant.
- Spoiler:
Tout en frissonnant, je m’éloignais de l’ouverture du mur, et m’élançais en dehors de cet endroit trop étouffant. Je dégringolais les marches qui menaient vers les caves. (À la ligne) Quelques instants plus tard, j’arrivais face à une porte de bois brut. Noir et lisse. Une poignée en forme de boule(certes, ce n’est pas le même sens que plus bas mais j’ai une proposition de remplacement (livre à toi…) « une poignée arrondie criait…) criait ô combien elle avait été étincelante et argentée autrefois. Triste vérité de la vieillesse.
(Nouveau paragraphe)
J’avançais ma main vers celle-ci, effleurant l’ancien bijou, une boule au fond de la gorge. Ça me faisait toujours cet effet là. J’ouvris alors doucement la porte, entrant dans la pièce encore noire. J’allumais une bougie. Sa lumière se refléta sur les miroirs crasseux. Fermant les yeux, je tentais de m’imaginer un autre monde. Là où tout serait parfait, là où tout serait beau.
(Nouveau paragraphe : cette cassure est importante pour marquer le délai qui s’écoule entre le moment où elle visionne la salle dans sa réalité, et le moment où elle imagine l’autre monde qu’elle visualise)
- Spoiler:
Lorsque j’ouvris mes yeux une deuxième fois, le spectacle de la magie et de l’imagination (en plus de la répétition, ici la formulation fait vraiment lourde. Tu pourrais simplifier par « La magie de l’imagination ») avait fait son travail. Dévoilant un spectacle merveilleux. La pièce qui n’apparaissait que pour ceux qui en rêvait. Réalité ou pas, mes yeux observaient des dizaines de petites fontaines entourées de bancs en cristal. On entendait faiblement le clapotis de l’eau venant s’échouer sur le fond du (des) récipients. Des lustres de spaths étaient accrochés au plafond et miroitaient sous la lumière que produisaient les bougies accrochées à eux (suggestion : leurs bougies). Le sol était fait de dalles blanches, lisses mais qui ne glissaient pas. Je m’aventurais dans la salle, tournant toujours plus sur moi-même. De petits canapés ainsi que des tables s’étendaient le long des murs gris pâles. C’était magique, féerique. De loin, on entendait toujours l’orage faire son cirque.
La piste de danse était toujours là. Brillant de mille feux face à un miroir reconstitué. Je fermais les yeux, m’enivrant de cette ambiance. Une petite musique se fit entendre. Etait-ce mon imagination ou la réalité ? Je n’en savais rien, et peu m’importait. Je me mis à virevolter, faisant danser mes pieds au rythme de la musique. Plus rien ne comptait d’autres que moi. Pour une fois. Moi et cet endroit. J’étais seule une fois encore, mais pour l’avoir choisi. (Je pense que tu peux faire mieux ici, au niveau de la formulation)
(Nouveau paragraphe, marque du temps écoulé)
Loin de tout. Loin de ce monde cruel. Loin de la frustration. Loin de l’enfermement. J’ouvrais une dernière fois mes yeux. La salle n’avait pas bougé. Toujours aussi miteuse qu’avant. Toujours aussi sale et sombre. Mais c’était mon endroit. Mon échappatoire. L’imagination. Il n’y avait rien de plus beau.
Danser, jusqu’à en avoir la tête qui vous tournait (tourne). Se sentir partir dans un monde étrange, ou seul compte vos pas enchainés les uns après les autres. Pur bonheur, pure extase.
Global : - j'aime beaucoup le paragraphe qui fait la "chute" du texte, le fait qu'il se retrouve dans les paragraphes de début, la manière dont la répétition s'insère. (très poétique selon moi) - j'aime particulièrement la formulation "Le ciel avait perdu toute sa couleur" et le paragraphe de description de la porte et de la poignée (oui j'aime aussi particulièrement des détails) ainsi que la description de la pièce qu'elle s'imagine. Le gros + de ton texte selon moi : finir sur une chute géniale (j'en reviens au côté poétique..) où l'ensemble des phrases qui le compose se marrie très bien. Hors, c'est rare d'avoir une vrai chute qui marque les esprits. Tu es très méritante à ce niveau là ! | |
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