Balade au claire de lune ...

A l'heure où le hibou hurle ses chants funèbres,
Qui donc gémit ainsi ?
Qui donc ose venir pleurer, dans les ténèbres,
A la lueur d'une lune timide qui teint la forêt de ses sombres desseins,
Au gré du vent qui emporte le chagrin dans un lointain sifflement,
Ces larmes qui rendent une joue perlée,
Cette peau si blanche illumine l'obscurité environnante,
Ces cheveux noirs jais tel une nuit sans étoiles,
Qui donc ose venir pleurer, dans ces ténèbres ?
Où seules les lamentations sont permises,
Où quoi que l'on fasse le malheur nous rattrape à grande vitesse,
Pour nous isoler du monde de bonheur que tant de personne cherchent en vain,
Où la nuit est plus profonde qu'un abysse,
Lorsque personne ne peut nous venir en aide,
Et que l'on se sent perdu et abandonné,
Qui donc tremble ainsi ?
Sur une mélodie déjà trop jouée,
Qui détient un refrain entêtant,
Se répétant sans répit,
Qui donc erre tel une âme perdue ?
Tout au long d'une rangée d'érables centenaires,
Laissant ses doigts parcourir librement leur écorce bosselé,
Se les écorchant au passage de chaque crevasses aiguisées,
Répandant le peu de sang chaud présent encore dans son corps meurtri,
Ce qui bien malgré elle forme les courbes de son histoire douloureuse,
Qui donc s'effondre sur le sol d'une étrange humidité ?
Marquant à jamais l'endroit d'où elle fut incapable de repartir,
De poursuivre sa route jalonnée d'obstacles,
Qui, mais qui donc gémit ainsi ?